C’était au temps de l’empereur Charlemagne.
Celui-ci, pour mettre de l’ordre dans l’Église de la vallée de l’Hérault y manda le grand Saint Benoît d’Aniane.
Fils du comte wisigoth de Maguelone, Benoît avait pour ami intime cet autre goth, Attilion, fondateur de l’abbaye de Saint-Thibéry.
« Dès que Benoît avait quelque difficulté ou quelque peine intérieure, il harnachait son petit âne et s’en allait consulter Attilion. », nous rapporte son chroniqueur.
Peut-être traversait-il alors le territoire de Valros et bénissait-il au passage les quelques viticulteurs qu’il rencontrait dans leurs vignes.
Toujours est-il que ceux-ci eurent alors l’idée d’imiter son exemple tant pour leurs déplacements, que pour le travail de la terre, sans pour autant le copier par respect.
Ils jetèrent alors leur dévolu sur un cousin du petit âne, et créèrent un élevage de mulets.
Ainsi un élevage assez original se développa à Valros.
Pour sûr, lorsque Ingelbert et Adaltrude s’unirent, et unirent leurs domaines pour faire de Valros un village, chacun apporta sa mule.
C’est sans doute à dos de mulet que leur fils Servus Dei rejoignit son évêché de Gérone.
Par la suite, l’élevage de l’animal posa parfois quelque brouille avec nos voisins mais « allez donc dire à une mule », tentée par les frais herbages des rives de la Thongue à Montblanc.
Tellement qu’en l’an de grâce 1748, Louis XV régnant, quelques mulets s’étant égarés sur les terres de nos voisins, les gardes de Sainte-Eulalie voulurent se saisir des mulets de Saint-Étienne.
Ce fut l’origine d’une rivalité entre nos deux villages. Ces temps sont révolus et aujourd’hui les deux clochers sont réunis dans la paroisse Saint Roch en Piscénois.
Nos braves bêtes s’illustrèrent encore sous l’empereur Napoléon quand celui-ci guerroyait en Espagne.
Mobilisés, les mulets de Valros répondirent à l’appel de la patrie transportant vivres et munitions jusqu’aux pieds des Pyrénées.
Et c’est ainsi que notre animal, « vigoureux, sobre et patient », à l’image des viticulteurs de chez nous est devenu l’emblème totémique de Valros. Un conseil, surtout respectez nos filles et nos dames, car souvenez-vous d’une certaine mule, dont le coup de sabot s’est vu jusqu’à Pampérigouste.
Ce n’est là bien sûr qu’une légende quoique…Méfiez-vous tout de même car il est têtu comme une mule…notre mulet.
PS. Cette légende repose sur 4 faits historiques
L’histoire de saint Benoît d’AnianeLa saisie par les gardes de MontblancLes réquisitions napoléoniennesL’élevage du mulet à Valros